122 NOTES SUR PROSPER MÉRIMÉE
réunir toutes les inscriptions de nos musées publics, et la plupart de celles que renferment les collections parti- culières. Je crois n'avoir avancé rien que de très possible et je dirai même que si les correspondants du ministère nous secondent, quelques mois suffiraient à cette tâcbe. Quant aux dessins de monuments, qui seuls seraient coû- teux, on pourrait les remplacer, dans presque tous les cas, par des descriptions suffisantes pour toute personne qui s'occupe d'archéologie.
« M. Lebas propose de donner une classification géo- graphique à son recueil et adopte la division romaine de- là Gaule en 17 provinces. Aujourd'hui, peut-on suivre cette classification pour les inscriptions romaines? J'en doute fort. M. Lebas reconnaît que la plupart se trouvent dans nos musées; or, elles y ont été apportées de fort loin, car malheureusement chez nous, les centres d'études ne sont pas rapprochés. A Toulouse, par exemple, il y a, à ma connaissance, des inscriptions provenant non seu- ment de la i re Narbonnaise, mais de la Novempopulanie et des 2 Aquitaines. Dans le musée d'Avignon, il y en a des 2 Narbonnaises, outre celles qui ont été recueillies en grand nombre sur les lieux, dans la Viennoise. Je me rappelle, à Limoges, le tombeau d'un certain Poetinus, décurion de la cité des Aulerques éburovices ; il appar- tient à la seconde Lyonnaise et le voilà transporté dans la première Aquitaine. Que si l'on essaie de rendre chaque monument à la province, ce travail, que l'absence de documents certains rendra souvent impossible, sera sans doute aussi long que celui d'une classification sys- tématique, telles que celles de Gruter ou d'Orelli. Un recueil d'inscriptions n'est point comme un livre d'his-