Aller au contenu

Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/215

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

l'institut 189

qu'il en dise : « Je fais des visites fort consciencieuse- ment. Je trouve des gens fort polis, fort accoutumés à leurs rôles, et les prenant très au sérieux ; je fais de mon mieux pour prendre le mien aussi gravement, mais cela m'est difficile... ! »

Il ne compare plus les académiciens au blaireau, et il suit scrupuleusement les instructions que lui donne son ami Royer-Collard. Il lui envoie pendant cette période la lettre suivante :

« Mon cher ami, ce n'est pas moi qui ai fait les invi- tations si invitations il y a. Mareste devait s'entendre avec vous, et avait proposé samedi. Je ne pense pas qu'il y ait eu rien d'arrêté. Au reste je verrai Saulcy et La Saus- saye, et je les préviendrai; chargez-vous de Mareste.

« Votre conseil de ne pas voir votre oncle avant jeudi me plaît fort. M r Lebrun 2 me l'avait déjà donné. Voici où en sont mes affaires. Je n'ai vu que les gens que je ren- contre souvent dans le monde. On a parlé de moi à un assez grand nombre d'académiciens. J'ai promis à S te -Beuve, peut-être un peu trop généreusement, de ne pas lui faire concurrence s'il se représentait après avoir échoué jeudi. Je ne m'en repens point cependant; je crois même que l'honnêteté du procédé me sera fort utile. Si S t0 -Bcuve est nommé jeudi, ou s'il boude pour n'avoir pas été nommé je commencerai sérieusement mon siège. Voici mes patrons : Thiers et Cousin se démènent comme s'il s'agissait de politique, M r Mole, M r le chancelier

1. Lettres à une inconnue, I, 152 [du 1" mars 1843Î]

2. Lebrun fréquentait l'abbaye aux Bois et c'est là, sans doute, que Mérimée avait tait sa connaissance.