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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/216

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190 NOTES SUR PROSPER MÉRIMÉE

(Si... vous savez), M r Lebrun, Mignet. J'ai grand espoir du côté de L'Abbaye aux bois. A peu près promesse de M. de Barante et de M. de Tocqueville. M r Patin est fort bien disposé. M r Villemain et M r Guizot hier chez le duc de Broglie se déclaraient pour moi. M r Thiers me promet l'appui des académiciens classiques du Constitu- tionnel. Par Béranger, je puis en accrocher quelques autres de la littérature impériale. Bref, si S te -Beuve est nommé j'hériterai suivant toute apparence de ses protec- teurs et j'en aurai d'autres par dessus le marché.

« Il y a 15 ou 16 voix sûres. La maladie du chancelier a pris une assez grande influence à l'Académie. 11 aurait entraîné probablement deux ou trois voix au dernier moment. Dans l'état des choses, l'élection me paraît dépendre de M. Thiers, qui peut donner à S tc -Beuve l'appoint qui lui manque. C'est de ce côté que j'ai fait de très grands efforts t . M. Th. était fort irrité contre S te -Beuve. J'espère l'avoir adouci, et j'avais emporté presque une promesse. S te -Beuve a dû le voir hier. S'il a bien manœuvré il l'aura déridé. Vous m'obligerez de dire tout cela à votre oncle avec l'éloquence qui vous carac- térise.

« Tout à vous.

« Pr M.

« Mardi,

« Prennons un jour de la semaine prochaine. »

Cette autre lettre, — toujours au même correspondant — montre bien les craintes que Mérimée avait :

1. Cf. Mérimée à Cousin, dans Lettres inédites, p. 3.