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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/225

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ROYER-COLLARD ET LE DISCOURS DE RÉCEPTION - I99

Germigny-les-Prés et la Charité. Le 8, il était à Niort d'où il envoyait un rapport de 10 pages sur St-Etienne de Nevers, Bourges, Fontgombault et Poitiers. Le même jour il écrivait à H. Royer-Collard :

« Niort, 8 sept. 1844

« Mon cher ami, vous me désolez avec les détails que vous me donnez sur votre maladie. Vous en voilà donc au feu d'Hippocrate, c'est là comme il semble le dernier mot de la médecine. Je n'ai rien à dire contre le traite- ment que vous suivez, mais je souffre d'y penser. Croyez vous que le changement d'air, de climat, ne vous fit pas autant de bien. Un hiver passé à Paris ou à N.yples fait une grande différence pour la santé générale de gens de notre âge. Or rien ne vous serait plus facile que d'aller à Naples sans fatigue. De Paris à Orléans chemin de fer, d'Orléans à Nevers bateau à vapeur. Vous iriez en voiture à petites journées de Nevers à Chalon, et de là, jusqu'à Naples, vous trouvez des bateaux. Considérez les avan- tages que vous auriez à faire ce voyage. Vous serez dans un pays où il n'y a ni froid ni humidité. Vous y pourrez avoir des médecins habiles. Vous êtes entouré d'eaux minérales énergiques. Vous aurez les moyens de travailler et moins de tentations que vous n'en avez à Paris. Je ne parle pas des chances de guérison plus rapide, qui cepen- dant doivent être plus grandes dans un pays où le cli- mat ne fait pas souffrir les gens bien portants pendant six mois de l'année. Ce serait quelque adoucissement du moins que de voir un beau ciel, de belles choses et nou- velles, qui renouvelleraient vos idées et peut-être leur donneraient une couleur moins triste. Il y a quelque