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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/226

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200 XOTES SUR PROSPER MÉRIMÉE

temps que je causais de vous avec M r votre oncle, qui paraissait vous regarder comme un fainéant incorrigible. Je crois que votre maladie pourra vous être bonne à quelque chose. Vous voilà pour longtemps obligé de

renoncer à votre vie qui vous a empêché de faire ce

que vous auriez pu et dû faire...

« Travaillez de votre plume, c'est encore une occupa- tion très agréable et moins fatigante. Pourquoi n'aurais-je pas dans quelques années d'ici le bonheur de vous rece- voir et de vous faire votre éloge en face. La scène serait excellente je pense, et ce serait le plus beau jour de ma vie.

« Vous avez eu la bonté de penser à ce malencontreux éloge de Nodier. J'ai des objections contre la citation que vous me proposez. La première et la plus forte c'est que je l'ai faite tout récemment dans ma préface de Cati- lina, en examinant la valeur du témoignage des différents historiens qui ont parlé de cette époque. La seconde c'est que Courrier était un bien autre homme que Nodier, et qu'une des hontes de l'Académie est de n'en avoir pas voulu. Il me semble que, tout nouveau in dodo corpore, il ne faut pas faire comme M. de Tocqueville qui com- mence par tancer ses confrères dès la porte d'entrée. Depuis mon départ de Paris j'ai eu tant de choses à faire que je n'ai pas encore regardé mon discours, et que j'y ai pensé à peine. Peut-être pour le corriger vaut-il mieux me reposer quelque temps que de m'acharner à le limer tout chaud. Au reste, le temps ne me manquera pas. On m'écrit que S 1 Marc ne sera reçu qu'en no- vembre, ce qui me remet au moins à la fin de l'année.

« Adieu, mon cher ami, soignez vous, songez un peu