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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/227

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ROYKR-COLLARD ET LE DISCOURS DE RÉCEPTION 201

au voyage de Naples et à la postérité pour laquelle vous avez travaillé trop d'une manière grossière et qui attend mieux de vous.

« Pr M.

« Je suis fort inquiet de M. Bocher. Je ne reçois pas de nouvelles de M me D { à qui j'en avais demandé. Je sais qu'on lui a fait une opération qui n'a pas réussi. »

Mérimée continuait sa tournée. Le 14 septembre, il écrivait à Vitet une longue lettre inédite sur Saintes : « A Saintes on m'attendait comme autrefois un proconsul dans une province romaine. » Il s'agissait de l'arc ro- main et Mérimée ajoutait : « Je ne serais guère surpris d'attrapper une bonne roulée demain en traversant le faubourg pour retourner à Niort. J'ai promis à Clerget qu'on lui élèverait un tombeau en face de l'arc, si on lui fait un mauvais parti. » Mérimée en fut quitte à meilleur compte. Il en faisait part le lendemain à Vitet :

« Niort, 15 septembre au soir [1844]

« Mon cher Président,

« Hier pendant que je faisais mes paquets, un homme vêtu de noir, en gants jaunes, ayant la tournure d'un avocat, entre dans ma chambre. Je lui demande son nom, au lieu de me répondre il me présente un gros homme en noir également qui le suivait. En une minute vingt autres hommes noirs entrent et me refoulent jusqu'à l'angle ren- trant formé par mon lit et la table de nuit. Le premier homme noir, alors, élevant la voix et parlant du nez, m'apprend qu'il a l'honneur de me présenter une dépu-