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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/229

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ROYER-COLLARD ET LE DISCOURS DE RÉCEPTION' 20}

demande. Dans mon opinion, il vaudrait mieux laisser l'arc à terre que de le masquer par une passerelle.

« 2° Consentiriez vous à mettre l'arc à côté de la passe- relle? — Rép': L'arc ne peut être déplacé. Si on le mettait entre le pont et la passerelle, comment et sur quoi l'ali- gnerait-on? Dans l'axe du quai, il ferait un effet détes- table et serait un obstacle aux passants. Parallèlement au quai cela serait absurde. Un arc doit nécessairement être perpendiculaire à une voie. Enfin le Ministre a fait des dépenses qui seraient en pure perte si l'arc était changé de place.

« 3° Mais nous payerions la dépense faite. — Rép. : Vous ne pourrez payer que la dépense ; il vous serai*" impos- sible d'offrir un dédommagement à la postérité qui s'indignerait d'un pareil déplacement.

« 4° Nous laisseriez vous faire la passerelle à côté de l'arc? — Rép. : Cela dépendrait de la distance. Si cette distance était suffisante pour ne pas nuire à l'effet du monument, pour ma part, je ne verrais pas de raison à vous empêcher de dépenser votre argent à votre guise.

« Tout cela a duré une heure. Viollet le Duc et Cler- get cependant étaient dans une chambre à côté à rire comme des fous. Nous nous sommes séparés en nous donnant des marques d'estime réciproques, et ces mes- sieurs sont convenus que dans ma position je ne pouvais tenir un autre langage. De mon côté, je leur ai dit qu'ils étaient orfèvres.

« Hier, j'ai oublié de vous conter un mot sublime du maire. Son projet était de placer l'arc sur une hauteur, à l'extrémité du cours royal, à l'embranchement de la route de Bordeaux et de celle de La Rochelle. — Mais, lui