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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/231

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ROYER-COLLARD ET LE DISCOURS DE RÉCEPTION - 20)

j'aurai laissées... l » La date de la réception reculait aussi de jour en jour, et Mérimée prenait son ami Stapfer pour confident de ses ennuis : « ...Je ne sais pas du tout quand on me recevra. Vous savez que c'est M. Etienne qui me répond, et il est horriblement paresseux. De plus, S 1 Marc et S te Beuve doivent passer avant moi. Or, ils sont reçus par Victor Hugo... Hugo ne se presse pas. Nos trois discours, à nous récipiendaires, sont prêts. Le mien m'a terriblement ennuyé. Il m'a fallu lire les œuvres complètes de Nodier, y compris Jean Sbogar. C'était un gaillard très taré, qui faisait le bonhomme et avait toujours la larme à l'œil. Je suis obligé de dire, dès mon exorde, que c'était un infâme menteur. Cela m'a fort coûté à dire en style académique. 2 »

Mérimée ne se contentait pas, du reste, de l'opinion de Royer-Collard, quelque confiance qu'il eût en son esprit. Il s'adressait aussi au baron de Mareste, dès son retour à Paris :

« Mon cher ami, donnez-moi une de vos heures per- dues. Je voudrais vous lire mon discours, et vous prier de le saupoudrer d'un peu de ce sel attique dont vous avez provision pour vous et vos amis. Nous pourrions lire cette affaire tinte ou post pocula comme vous voudrez. Le caba- ret Moutorgueil que vous protégez existe-t-il toujours?

« T. à v. « 3 octobre « P» - Mérimée

« io rue des Beaux-Arts. »

1. Lettres à une inconnue, I, 238. La date[l$ sept. 1844] en parait fausse.

2. Paul Stapfer, Études sur lu littérature moderne et contemporaine, Paris, 1881, p. 338.