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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/233

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LA SANTÉ DE ROYER-COLLAKD 207

tant sur ma santé ; il ne vous connaît pas, il ne savait pas que, pour si peu, vous alliez faire 120 lieues; il vit dans un monde où les autres ne se dérangent guère que d'un fauteuil à l'autre. x » Ce qui montre bien le cas que Mérimée taisait de ce médecin.

Voici donc la lettre 2 concernant H. Royer-Collard :

« Paris, 3 octobre 1844.

« Monsieur,

« Mon intime ami, M. Hippolyte Royer-Collard, est atteint depuis plusieurs mois d'une maladie grave. En sa qualité de professeur à l'École de médecine, il est entouré de quantité de docteurs qui me semblent, à moi ignorant, différer un peu d'opinions sur la nature de sa maladie. Pour lui, c'est au sentiment de ses anciens qu'il accorde toute confiance, et, en conséquence, il se soumet à un traitement fort pénible dont, jusqu'à présent, il n'a guère éprouvé de bons effets. Quelques médecins de ses amis pensent que le repos suffirait pour le rétablir, et regardent comme inutiles ou même dangereux les remèdes qu'on a employés jusqu'ici. Dans cette incertitude qui m'afflige beaucoup, j'ai pensé naturellement à vous, Monsieur. J'ai espéré que vous voudriez bien jeter les yeux sur l'historique de la maladie et du traitement que m'a dicté Hippolyte et m'en dire votre avis. Votre opinion, je le sais, aurait le plus grand poids à ses yeux et terminerait l'anxiété de tous ses amis. Voici ce qu'il m'a dicté :

1. P. Triaire, Bretonneau et ses correspondants, I, 164.

2. P. Triaire, op. cil., II, .(17-24, n" 278.