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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/259

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TOURNEE EN BOURGOGNE ET EN PICARDIE 233

fort avancés, peut-être terminés, dans votre second rap- port, sans date, mais transmis par le Préfet le 27 mai 1846 : « Les colonnes abattues ont été relevées; les chapi- teaux renversés remis à leur place, les murs consolidés et les voûtes qui avaient été percées pour recevoir les dé- combres des étages supérieurs, réparées eu partie. » Où sont donc, s'il vous plaît, Monsieur, les parties de voûtes qui n'ont pas eu besoin d'être réparées, et par quel étrange abus de mots appelez-vous consolider des murs, les refaire en entier? Avouez-le, Monsieur, lorsque vous écriviez ces lignes au Ministre, vous ne parliez pas de ce que vous aviez vu, vous étiez à vos vignes ou ailleurs. Mais, dites-vous à M. le Préfet, il fallait consolider le potager au-dessus de la crypte, et c'est pour cela qu'on a fait des voûtes Vous auriez dû vous rappeler que le Ministre donnait une subvention pour faire des fouilles. On pouvait se servir de blindages comme on a fait pour la galerie demi-circulaire qui mène au tombeau de S. Bénigne. A quoi bon sculpter des chapiteaux, copier, et mal copier, des bases de colonnes, refaire une crypte neuve enfin ? Vous avez dépensé des fonds qui pouvaient être mieux employés et vous avez rendu méconnais- sables les traces des anciennes substructions. Voilà ce que vous appelez restaurer et conserver. De deux choses l'une, Monsieur : ou vous avez laissé faire l'architecte et vous n'avez pas exercé la surveillance que vous aviez acceptée, — ou bien vous avez trompé le Ministre en donnant, aux fonds alloués par lui, une destination différente de celle que vos rapports annonçaient. Jusqu'à présent j'avais attribué à l'architecte seul les méfaits de la crypte de S. Bénigne : j'ai peine à croire que vous en réclamiez la responsabilité.