Aller au contenu

Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/272

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

2 [6 MOI ES SUR PROSPER MÉRIMÉE

scandale, l'a vivement signalé au Ministère, et a insisté avec toute la commission pour qu'on effaçât au plus vite dos barbouillages qui déshonorent un magnifique monu- ment. Le mal n'a été corrigé qu'en partie, par la sup- pression de quelques peintures; il en reste assez pour ôter à la crypte tout son caractère. » '

Mérimée fut aussi appelé à faire partie d'une commis- sion nommée par le Ministre des finances « pour exami- ner les objets précieux en or et en argent, les bijoux provenant de l'ancienne liste civile, afin d'opérer le départ de ceux qui pourraient être aliénés ou tondus, et de ceux qui devraient être conservés comme oeuvres d'art. » Dans la séance du 25 mars du Comité histo- rique des Arts et Monuments, Mérimée donna quelques renseignements sur différents objets : la couronne de Charlemagne - - moderne ; — le sceptre - - moderne aussi; la main de justice qui paraissait ancienne, et l'épée

1 . Mérimée avait déjà signalé cet état de choses au Comité des Arts et Monuments, dans sa séance du 2 mai 1846, à propos d'une ordonnance de l'évèque de Troyes créant dans ce diocèse un comité archéologique pour la conservation des monuments religieux. Mérimée demandait que l'on fît connaître cette ordonnance afin d'éviter des réparations mala- droites :

" Le clergé fait exécuter en ce moment des travaux qui devraient être sévèrement dirigés ou surveillés par des commissions archéologiques. Ainsi le curé de N.-D. du Port, à Clermont-Ferrand, vient de faire peindre à l'huile la crypte de son église. Cette crypte offrait encore de précieux restes de peintures historiques anciennes, que les nouvelles viennent de couvrir et de détruire. 11 est regrettable que l'architecte ait laissé faire un aussi déplorable travail. M. Mérimée a l'intention d'obte- nir, autant qu'il sera possible, la réparation du dommage causé à N.-D. du Port ; on s'efforcera de remettre la crypte dans son ancien état, aux frais du curé de la parroisse. » {Bulletin du Comité historique des arts et Monuments, IV, 92.)