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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/275

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LA RÉVOLUTION' DE lS.|X 249

« Mon cher ami, une tuile accessoire me tombe sur la tête ; Lebrun est trop occupé de son imprimerie, et ses ouvriers qui l'ont renommé sont si exigeants qu'il n'a pas une heure, dit-il, pour faire sa réponse au discours d'Am- père. Il faut que je fasse une tartine. Dieu sait si j'ai l'es- prit à l'éloquence! Mais il n'y a pas à regimber. Tout le monde me dit qu'il faut parler de notre sacro-sainte répu- blique '. Je me donne au diable ou plutôt, je n'ai d'espoir qu'en vous, qui me trouverez dans Bossuet et les sœurs de Port-Royal quelques beaux mots pour la circonstance. Il ne faut rien dire parce que je ne veux faire que 4 ou 5 pages et avoir l'excuse de la précipitation.

« Voici à peu près ce que je voudrais mettre en style à douze.

« i° M r Lebrun se consacre tout entier à de vertueux ouvriers et je n'ai pas eu le temps de me préparer. Je n'ai pas voulu retarder votre entrée dans la compagnie où vous nous manquez.

« 2 Vous êtes un grand homme. Vous avez fait ci et ça.

1847] à Lenormant, où il s'excusait de ne pouvoir accepter une invita- tion de M me Récamier, étant obligé d'aller à un rendez-vous d'affaires « pour le procès de ses amis espagnols », il ajoutait : « On me dit que l'élection d'Ampère marche aussi bien que possible. Je vais essayer demain mon pouvoir sur un de vos conservateurs que l'on dit récalci- trant. » Dans une lettre inédite à Lebrun, du 16 mars 1848 : « Je lis jusqu'au corps de garde les œuvres de notre confrère je prends des notes et je travaille où et comme je peux. » (Bibl. Mazarine, loc. cit., XI, 6). 1. Voici la péroraison du discours : « Il y a un demi-siècle, la France enfantait quatorze armées victorieuses pour défendre son indépendance : aujourd'hui, en reprenant avec orgueil le grand nom de République française, elle n'a besoin, pour conquérir les sympathies de l'Europe, que de déployer sa bannière et d'y montrer ces deux mots écrits : Ordre et liberté ».