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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/305

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TOURNÉE DAXS LE MIDI 279

espérer encore que l'intégrité du territoire n'eût pas été compromise, si l'on avait confié à un architecte la direc- tion des travaux exécutés récemment dans le couvent des Dominicains à Toulouse. » Et Mérimée qui avait dit dans un rapport du 13 janvier 1849 : « En admettant que MM. les officiers du génie soient des architectes, ils ne sont pas assurément des archéologues », Mérimée disait en 1850 : « Toute l'Europe a pu apprécier le savoir comme le courage de nos officiers de génie ; toutes nos provinces attestent qu'ils s'entendent beaucoup mieux à renverser des forteresses qu'à conserver des monuments. » Du reste, il ne se plaignait pas seulement des militaires : il signalait avec la même énergie la « bar- bare décoration » de l'église de Cognac, et les peintures de S te -Radegonde de Poitiers, « qui ne se distinguent des badigeonnages les plus médiocres que par quelques réminiscences archéologiques ». Pour l'église de Laon « le moment approche où il faudra opter entre deux partis : ou bien démolir l'église dans l'intérêt de la sûreté publique, ou bien accorder les fonds nécessaires pour la réparer ». Enfin Mérimée terminait son rapport en demandant de faire connaître à l'Assemblée « les besoins pressants de ces nobles édifices, qui sont une des gloires du pays ».

Un rapport de 12 pages (avec croquis) sur S. -Rémi de Reims et la maison des Ménétriers est de cette époque. Enfin avant de partir en tournée, il écrivait à M. Léon Allègre « la lettre suivante :

1. Sur cet archéologue, cf. abbé Delacroix, Notice sur Lion Allègre, dans les Mémoires de V Académie de Nimes, 1886, p. cv-cxx. Nous devons l'aimable communication de cette lettre, conservée dans la Bibliothèque Léon Alègre, de Bagnols (Gard), à l'obligeance de M"" Garidel Alégre.