LA JEUNESSE DE MÉRIMÉE 5
avec Stapfer, avec David d'Angers. Il court les salons : celui de M me Ancelot, celui de M me Clarke, où il venait souvent s'exercer à parler anglais. « M mc Clarke l'aidait en lui montrant ses fautes, et Mary 1 en s'en moquant 2 ». Il était passionné pour la langue et la littérature anglaises, et il avait fait partager son goût à Ampère. Ils étudiaient Ossian, rêvant d'en donner une traduction'. En atten- dant, Mérimée publia son Théâtre de Clara Ga\ul qui eut un très grand succès +. Encouragé, il persévéra dans la voie de la mystification et, peut-être en collaboration avec Ampère, fit paraître sa Gu^Ja. Il en envoya un exemplaire à Gœthe avec la dédicace suivante :
A Son Excellence Monsieur le Comte de Gœthe
Hommage de l'auteur du Théâtre de Clara Ga~ v iil.
Paris, août 2/ 1827.
1. Plus tard M me Mohl.
2. K. O'Méara, Un salon à Paris. M°" Mohl et ses intimes. Paris, Pion, 1886, in-18, 298 pp. (p. 51).
3. J.-J. Ampère à Jules Bastide, janvier 1820 : « Je continue à apprendre avec Mérimée la langue d'Ossian, nous avons une grammaire. Quel bonheur d'en donner en français une traduction exacte avec les inversions et les images naïvement rendues. » (André-Marie Ampère et Jean-Jacques Ampère. Correspondance et souvenirs, recueillis par M m « H. C. Paris, Hetzel, 1873, t. I, 160.)
4. Lettre du baron de Mareste à X. de Maistre, 13 juin 182, : « On m'assure que tout ce qui s'imprime à Paris se vend à Pétersbourg au bout de trois mois. Si cela est. je vous recommande, en fait de publications nouvelles, le Théâtre de Clara Ga-itl, prétendue traduction de L'espagnol; c'est L'œuvre du jeune Mérimée, fils du directeur de l'Académie des B.-A., et le premier essai dans le genre romantique qui