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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/325

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I.IBRI 2 99

celles de feu M. Boulard,ne contenaient que des in-4 i>' (p. 322). Aidé des bibliothécaires de la Mazarine — il le dit expressément (p. 326) — il prouva: i° que des livres soi-disant soustraits par Libri dans cette bibliothèque se retrouvaient sur les rayons, 2 qu'il y avait eu bien long- temps avant l'arrivée de Libri en France, dès 1826, des constatations de disparitions de volumes. Tout en ap- prouvant le fond des brochures dont Libri inondait Paris, il trouvait que Libri se défendait « trop bien ; voyant des ennemis partout, il frappe à tort et à travers et s'en fait de nouveaux. » Il aurait pu ajouter aussi que « sa manie de prêter ou de donner de l'argent à d'honnêtes gens qui ne lui en ont guère montré de reconnaissance » a bien été pour quelque chose dans les persécutions qu'il dût subir. Un des grands reproches que l'on faisait à Libri, c'est de n'être pas un véritable bibliophile », d'être un « vulgaire brocanteur ». Mérimée y à répondu très justement (p. 331). Il ne regrettait qu'une chose, que Libri ne fût pas venu purger sa contumace. « L'opi- nion publique, je veux dire celle des oisifs de Paris, se prononcerait hautement en sa faveur », et on ne lui tiendrait pas rigueur « d'avoir été calomnié dans son honneur, car nous autres Français nous sommes vifs peut-être, mais ne gardons nullement rancune aux gens que nous avons offensés » (p. 335).

La réponse des experts ' est loin de tout éclaircir, Après avoir répondu victorieusement, semble-t-il, à quelques-unes des critiques de Mérimée, MM. Lalanne, Bordicr et Bourquelot eurent le tort d'accuser Libri de

1. Cf. Revue des Deux-Mondes, op. cit., p. 5^2-603.