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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/335

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LIBRI 309

Sa condamnation — comme il arrive dans beaucoup de cas — ne l'avait pas convaincu de la culpabilité de Libri, et un an après il adressait à M. Mocquarten faveur de M me Libri une lettre dans laquelle il lui disait : «... J'ai été surtout frappé de la fâcheuse impression que cette affaire a produite sur l'esprit des étrangers... Chacune des irrégularités de ce malheureux procès a donné lieu à des réflexions plus ou moins malveillantes et à des brochures qui ne sont pas à la louange de notre justice », 'et de Madrid, le 29 septembre 1853, il revenait à la charge. « Je n'ai rencontré personne jusqu'à présent qui doutât de l'innocence de M. Libri et qui ne s'expri- mât très vivement, trop vivement peut-être sur sa con- damnation et ses conséquences. »

En 1859, il devait consacrer un article à la vente de Libri dans le Moniteur, et en 1861 il prit encore en mains la pétition de M me Libri au Sénat. Il en voulut, du reste, toujours à M. Bonjean de son attitude à cette occasion, et de nombreux passages des Lettres à Panixii — suppri- més par l'éditeur de cette publication — en témoignent 2 .

L'on sait que Libri mourut en 1869 dans la plus pro-

peintre fort malheureux et qui annonce vraiment du talent. Madame Lacoste qui vous remettra cette lettre (vous savez pourquoi je ne l'accompagne pas), vous dira tout son malheur et son dévouement à l'art. Vous feriez l'œuvre la plus charitable si vous l'aidiez par quelque petite commande. Je vous en serai bien reconnaissant. « Mille amitiés et compliments.

« P r MérimÉi .

« 12 juillet 1852. »

1. Intermédiaire, loc. cit., 576.

2. Cf. Lettres inédites, etc., p. xxxvm-xxxix.