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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/359

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RECOMMAXDATIOXS ET DISCOURS 333

la tentation de donner à votre jeune école des conseils peut-être nécessaires, lorsque j'aurais dû me borner à vous exprimer ma profonde reconnaissance. »

Après lui, M. Charma retraça l'histoire de la Société pendant l'année écoulée, et apprécia ainsi l'élection de Mérimée comme directeur : « Jamais, Messieurs, nous le dirions bien plus haut si M. Prosper Mérimée n'était pas là pour nous entendre, jamais de l'urne du scrutin n'était sorti, pour cette fonction suprême, un nom plus heureux et plus digne. Ce choix nous honore à plus d'un titre. Se donner un tel directeur, c'est noblement s'engager! »

Mérimée a raconté dans une lettre cette cérémonie. « A trois heures, je suis entré dans la salle de l'École de Droit, où j'ai trouvé 18 à 20 femmes dans une tribune, et environ 200 hommes avec des figures telles que toute autre peut en offrir, selon toute apparence; silence mer- veilleux. J'ai débité ma tartine sans la plus légère émo- tion, et on a applaudi très poliment... ' »

La séance se termina « par la lecture de vers d'un bossu, haut de deux pieds et demi, pas trop mauvais, » Guil- laume le Conquérant, poème de M. Alphonse Le Flaguais, lu par M. Charma 2 .

Aussitôt après, il y eut, pendant deux heures, à l'Hôtel de Ville un banquet « où il y avait de très bons poissons et des homards délicieux ». Le président prit la parole et porta un toast à Mérimée, « remarquable à trois points de vue, à savoir : comme sénateur, comme homme de

1. Lettres à une inconnue, I, 341 [2 août'.

2. Mémoires de la Soc. des Antiq. de Normandie, loc. cit., p. lw-lxmv.