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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/389

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LENORMANT 363

De son côté, Lenormant écrivait à Schnetz, le ré jan- vier 1859 :

« J'aurais bien voulu vous transmettre de bonnes nou- velles relativement à l'acquisition de la collection Cam- pana ; mais ici le mauvais vouloir est évident ; à mon re- tour, j'ai offert de me mettre en rapport :\\cc le ministre d'Etat : j'ai reçu pour réponse que la pensée de l'acqui- sition s'éloignait de plus en plus de la pensée de l'Empe- reur. Cette indication m'a été confirmée par notre ami Mérimée à son retour de Compiègne. Malgré tous ses efforts, il n'avait pu amener l'Empereur à lui parler sérieusement de ce projet... l »

Le Musée Campana fut acquis quelques mois plus tard.

Au mois de mai, Ampère, à la suite d'un cruel deuil intime dont il ne devait jamais se remettre, envoya sa démission de membre de la commission du Dictionnaire. Villemain et Cousin voulurent aussitôt que Mérimée prit sa place. Celui-ci écrivit à son ami : « Je ne crois pas devoir prendre la petite indemnité dont je n'ai pas be- soin, et dont plusieurs de nos confrères s'arrangeraient fort. » Il lui proposa donc de le remplacer, mais à condi- tion qu'Ampère continuerait à toucher le traitement. « Si tu crois que tu voles l'Etat en touchant l'indemnité du Dictionnaire, tu te trompes, car tu as envoyé des mots et des notes, et tu en enverras d'autres pour ton argent. Déplus, moi jeté suppléerai dans les conférences

1. Réunion des Sociétés des Beaux- Arts des départements à la Sorbonne, IX (1885), p. 345-6.