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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/407

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INTRIGUES ACADÉMIQUES 381

Mérimée s'intéressait vivement à ces discussions, qu'il suivait, même étant à Cannes.

Le 6 janvier 1863, il écrit à Lebrun :

« Je vois dans les journaux que notre confrère M. La- prade a eng Augier en vers un peu durs, et qu'Augier

lui a répondu en prose un peu vive. Il est si difficile de faire des vers et de trouver des rimes qu'on devrait être moins susceptible à l'égard des poètes lorsqu'ils vous disent des sottises. Je suis sûr que notre confrère Laprade ne sait pas trop ce qu'il dit, et si j'avais été à Paris j'au- rais conseillé à Augier de n'y pas faire attention. J'ai peur que cela ne s'envenime et que notre compagnie ne se change en un grenier à coups de poing '. »

Quelques jours après, c'est des élections académiques qu'il s'occupe :

« Cannes, 26 janvier 1863.

« Mon cher confrère et collègue,

« Mon docteur et M. Cousin m'ont persuadé que si je retournais à Paris je ferais aussitôt deux vacances l'une au Sénat l'autre à l'Académie. Le fait est que malgré la beauté de ce climat, je vais de rhume en rhume et chaque nouvelle reprise me donne des spasmes et des étouffements très douloureux. Je vais donc rester ici encore une quinzaine de jours et vous laisser discuter

1. Bibl. Mazarine, loc. cil., VIII, 3. — De son côté, Cousin disait à Lebrun dans une lettre inédite du 22 janvier 1863 : « ...Quelle ignoble pièce que celle d'Augier. et quelle querelle que celle de ce triste person- nage et de Laprade ! »