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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/409

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INTRIGUES ACADEMIQUES 383

qui dit-il, sait le latin, à la place de M. Biot, et M. Trop- long à la place de M. Pasquier. Mais il faudrait que cela se lit par un arrangement à l'amiable entre les burgraves et nous ; d'ailleurs mon voisin avoue qu'il y a bien des burgraves qui ne voudraient pas entendre parler de M. Troplong. D'un autre côté, moi je ne me soucie pas du latin de l'archevêque et j'ai promis ma voix à Littré. Soyez assez bon, mon cher Confrère, pour me dire où en sont les choses, quand se feront les élections, et quels sont les candidats en laveur auprès de Messieurs.

« Veuillez encore me dire si vous avez besoin de cosaque ? J'en ai une tartine toute prête et que sur un mot de vous j'expédierai au maréchal.

« Adieu, mon cher Confrère. Veuillez présenter mes

avez prise en ma faveur, au sujet de la place que M. Dupin iaisse va- cante à i'Académie française

« En vous exprimant de vive voix mes sentiments, Monsieur, j'ai eu l'honneur et le regret de vous dire, tout de suite et sans la moindre hési- tation, que je ne croyais pas pouvoir entrer dans vos vues. Vous avez gracieusement insisté, Monsieur, pour que je voulusse réfléchir encore à votre proposition, avant de la repousser définitivement. C'est ce que j'ai fait, et, je ne suis parvenu qu'à m'affermir dans la résolution que je vous ai manifestée, dés le premier mot de notre entretien d'hier.

« Je regarde comme convenable et nécessaire de vous en informer sans retard, afin que vos sympathies et votre suffrage, qui sont d'un si grand poids au sein de l'Académie, se portent sur un candidat plus méritant et plus courageux, et que vous n'engagiez pas vos honorables collègues dans une voie où je ne pourrais pas les suivre.

« Quoi qu'il en soit, je ne perdrai jamais le souvenir de votre indul- gente appréciation et de votre démarche si courtoise. Je ne deviendrai point votre collègue, Monsieur, mais je resterai le fidèle admirateur de votre grand talent et votre obligé serviteur.

« Veuillez, Monsieur, agréer l'hommage de mes meilleurs sentiments de respect affectueux et dévoué,

« j G. archev. de Paris. »