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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/411

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INTRIGUES ACADÉMIQUES 385

« M. Billaut a été très habile et éloquent, mais Jules Favre a été aussi très brillant ; je parle de son discours sur les affaires de Rome. Je trouve que les communiqués et les avertissements de M. de Persigny sont un peu trop saccadés et brusques. Quand on a fait des concessions, il faut avoir le courage d'en subir les conséquences. Il est impossible de les retirer. Peut-être eût-il mieux valu ne pas les faire. Mais il n'y a rien qui nuise plus aux gou- vernements que ces tâtonnements, ces coups de caveçon irréfléchis, entremêlés de faiblesses désespérantes. Ici nous sommes tout à fait sous la domination des Jésuites, qui sont admirablement organisés et disciplinés, favorisés par les autorités et la niaiserie des badauds.

« Adieu mon cher Confrère et collègue, veuillez dire à M. Littré que j'irai voter pour lui parce que son catholi- cisme me plaît. Présentez mes hommages à M me Lebrun et agréez l'expression de tous mes sentiments bien dévoués.

« P r M. »

Ces préoccupations ne le distrayaient pas de Chmiel- nicki, à propos duquel il avait avec Lebrun une corres- pondance active dont voici un échantillon :

« Vous m'avez demandé de la copie pour le commen- cement du mois prochain, mais vous ne savez pas com- bien il est difficile de travailler ici. Je crains bien de ne pouvoir vous remettre quelque chose d'un peu raboté que vers le milieu du mois prochain... Depuis 2 jours que je suis ici j'ai écrit quelques pages. Tous les matins et tous les soirs je m'extermine pour vous... Veuillez me dire quelle est la plus longue limite de temps que vous m'accordez. Ajoutez à cela que je suis menacé peut-être Chambon. — P. Mérimée. 25