INTRIGUES ACADÉMIQUES 387
M. Autran, mais M. Berryer m'a dit que Mgr l'évêque d'Orléans n'était pas de cet avis et qu'il aimait mieux se porter sur moi. S'il en est ainsi, les chances paraissent à peu prés certaines, surtout si vous voulez bien vous joindre à vos amis... J'écris à M me Hollond en lui envoyant mon livre... Je n'écris pas à Mérimée, je pense qu'il est ici. J'irai frapper à sa porte un de ces matins, mais malgré nos très anciennes et très amicales relations, je ne compte pas sur sa voix ». On dit que ce côté de l'Académie porte toujours M. Camille Doucet 2 . »
C'est probablement à cette lutte académique que se rapporte ce passage suivant d'une lettre de S te -3euve que notre confrère M. Troubatn'a pu nous expliquer : « Je me permets de revenir sur ma conversation avec Mérimée. Je vous supplie, Princesse de ne pas conclure si vite. Je ne lui ai rien demandé de positif, n'ayant pas qualité pour cela. Je l'ai questionné, il m'a donné son avis; je vous le dirai en détail. Encore une fois, je vous en sup- plie, ne concluez pas, Princesse, avec cette rigueur sur des amis 3. »
Mérimée, à cette date, a encore bien d'autres tour- ments : le souci de ramener à l'Empire Monsieur Thiers
i. Il se rencontrait assez souvent dans le monde avec lui. Dans une lettre sd. à Ampère, on lit : « J'ai dîné un de ces jeurs à côté de Méri- mée, chez M. de Kergorlay, il est toujours le même et malgré ses che- veux plus que gris, sa santé parait toujours aussi vigoureuse, du moins si j'en crois sa conversation. »
2. Lettre inédite. — Dès le 8 décembre 1863, il avait envoyé le même volume à Ampère et lui avait parlé de sa candidature. « On commence à voir que ni l'un ni l'autre de ces deux candidats ne peut réunir les deux fractions, et on me fait l'honneur de songer à moi afin d'éviter le candi- dat quelconque proposé par le gouvernement...»
3. Lettres à la Princesse. Paris. Lévy, 1873 [5'éd° n ], p. 88.
