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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/415

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INTRIGUES ACADÉMIQUES 389

ressèment qu'ils peuvent être donnés et honorés publi- quement. Vous connaissez mes sentiments. J'appartiens à l'Empire; mon dévouement et ma reconnaissance sont acquis à l'Empereur dont j'ai vu de prés les bonnes inten- tions et la haute prévoyance. Il suffirait qu'il fût éclairé pour qu'il fit tout ce qui est nécessaire et juste. Ce qui lui manque, ce n'est en aucune façon, de ne pas vouloir, c'est de ne pas savoir. Je regrette beaucoup que M. Mé- rimée ne soit pas à Paris en ce moment. Il est écouté et son esprit si ferme et si clairvoyant pourrait insinuer de bonnes vérités. Quant à moi, je continuerai ma tâche, et en disant tout haut ce que tant d'autres disent tout bas, je finirai peut-être par être entendu.

« J'ai hâte de vous voir de retour à la Sorbonne. Nous avons besoin d'être prés de vos conseils et des nobles inspirations de votre patriotisme, mais il y a des esprits qui pénètrent à travers le temps et la distance.

« Croyez, Monsieur et illustre maître, à mon respec- tueux et sincère dévouement.

« N. de La Guéroxnière.

« 28 décembre [1863]. »

Le rôle politique de Mérimée a peut-être été plus grand qu'on ne le pense : on en peut juger par ses lettres à Panizzi et à Victor Cousin, et cette phrase d'Eugène Despois : « Quant à la politique, on pense bien que c'est le moindre de ses soucis, même quand il est devenu un homme d'Etat ', » n'est pas sans étonner,

1. Eug. Despois, La Littérature sous le second Empire : P. .Mérimée, dans Revue politique et littéraire, 20 décembre 1873, p. 583, col. 1, in fine.