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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/418

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392 NOTES SUR rROSPKR MÉRIMÉE

trepoids, n'étant rien enfin et laissant l'Empereur livre à lui-même dans la solitude, à l'emportement de son génie bien moins politique que militaire. Entre ces deux gou- vernements-là, qni sont, après tout, la dictature et la Répu- blique, est la Monarchie constitutionnelle, le vrai gouver- nement de l'Europe et de la France au xix e siècle. Ce n'est pas vers le 1 er Empire, c'est vers celui de 1815 que dans mes rêveries je voudrais tourner la pensée de l'Em- pereur... Telle est la couleur de mes pensées, et si l'Em- pereur les connaissait, j'ai la confiance que retournant une parole trop flatteuse, il vous dirait, malgré les dissi- dences qu'il est bien pour moi, et j'en serais honoré, touché, charmé et reconnaissant. »

De son côté, Sainte-Beuve, écrivait à Lebrun le 31 jan- vier : « J'avais déjà plus que l'avant-goût de la réponse de Cousin par Mérimée. » Lebrun qui avait communiqué la lettre de Cousin au prince Napoléon en avait reçu cette réponse, le 3 février :

« Je suis d'accord sur plusieurs points avec l'illustre M. Cousin, et cela me fait bien vivement regretter qu'il n'ait pas pu accepter de faire partie de la commission chargée de publier la correspondance de mon oncle I . »

Pendant ce temps, Mérimée s'occupait aussi de ses amis : il entamait des négociations pour que le Maître Guérin d'Emile Augier fût joué au Théâtre Français, et il en rendait compte à l'auteur en ces termes :

« 18 sept, au soir [1864], « Mon cher ami, « M. A. ne donnera pas sa pièce au Gymnase. » Voilà

1. Bibl. Mazarine, loc. cit., VIII, 3.