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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/419

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INTRIGUES ACADÉMIQUES 393

le résumé de la conversation. Il ajoute « si M. T. n'a pas mis dans l'affaire la bonne grâce que j'aurais désirée, qu'on s'en plaigne à 'moi. Je serai toujours charmé de montrer à M. A. toute l'amitié que j'ai pour lui, mais qu'il ne me rende pas moi, ni le Théâtre français, respon- sable de manquer de formes où je ne suis pour rien. Tout ce qu'il sera possible de faire pour témoigner à M. A. le cas que je fais de son talent et de sa personne, tous les dédommagements matériels que je pourrai lui offrir, je les lui donnerai, mais qu'il ne me demande pas de manquer aux règlements que je dois faire observer ». J'ai parlé de la question générale, de la liberté des théâtres, et il est assez près de notre manière de voir, mais il dit toujours que pour un ami et dans un cas par- ticulier il ne peut enfreindre le décret de Moscou. Com- ment un ministre peut-il demander une subvention pour le Théâtre français, lorsqu'il ôte à ce théâtre les avantages que lui donne une loi existante, lorsqu'il permet aux au- teurs applaudis d'aller porter leurs ouvrages ailleurs ?

« Tout s'est passé exactement comme je l'avais prévu. Ses objections ont été celles que je vous faisais et que vous feriez peut-être si vous étiez ministre. Je crois que vous feriez bien de le voir, car il m'a témoigné la surprise que vous prissiez un ambassadeur pour communiquer avec lui. Mais je ne crois pas que vous en obteniez rien.

« Et voilà. Je serai à Paris très probablement jeudi

prochain.

« T. à v.

« P r M. »

Maître Guérin fut représenté au Théâtre Français le 29 octobre.