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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/426

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400 NOTES SUR PROSPEK MÉRIMÉE

disent que lullo il mundo c paese. Je crois que la collec- tion Blacas ne trouvera pas en Europe d'acheteur en bloc. Le Musée Britannique ', qui n'a plus Panizzi, ne pourra obtenir quinze cent mille francs. Je ne crois pas que la Russie les donne non plus, toujours à cause des fusils à aiguille. Je ne vois que M. de Bismarck qui pourrait appliquer à cette acquisition l'argent des Juifs de Franc- fort, mais il a encore bien des affaires. Croyez-vous qu'il fût possible d'obtenir de la famille qu'on vendît à la France certaines parties de la collection, les pierres gra- vées par exemple ou les bijoux ? Cela rendrait la négocia- tion un peu moins difficile.

« Adieu, mon cher ami, veuillez présenter mes hom- mages à Madame de Witte. Je vous écris au lieu d'aller vous voir, parce qu'à mon ancien asthme se joint un rhume, qui me tient au coin du feu.

« Mille amitiés,

« P r Mérimée. »

Il avait profité de ses vacances à Biarritz pour écrire la Chambre Bleue. Il en envoya à l'Impératrice le manuscrit, accompagné d'une lettre 2 datée du 30 octobre 1866, et d'« un petit porte timbre-poste, choisi par M. Panizzi, en cuir vert sur lequel était imprimé un E. » Il ajoutait :

« Je pars pour Cannes, où si Votre Majesté m'y auto- rise, je jetterai la première pierre de la villa qu'elle y doit bâtir 3. »

1. Ce fut cependant le British Muséum qui l'acquit. Cf. Lettres à Pa- ni^i, II, 257 [29 novembre].

2. Publ. par J. Claretie, L'Empire, les Bonaparte et la Cour (Paris, Dentu, 1871, 12), p. 165-6.

3. Il semble que Mérimée aurait voulu emmener à Cannes, auprès de lui, toutes ses amitiés. On lit dans le Journal des Concourt, à la date du