INTRIGUES ACADÉMIQUES 403
duquel il eut bien des lettres à écrire, bien des démarches à faire. Aussitôt rentré à Paris, il s'adressait à Damas- Hinard ' pour activer les formalités.
Bientôt, il avait un nouveau deuil, la mort de M me de Boigne : « C'est une grande perte pour moi, écrivait-il à M me Przedziecka 2 . C'était le dernier reste d'une société qui n'existe plus et qui ne se renouvellera pas, une lemme d'infiniment d'esprit et de bon sens >, qui de plus m'aimait beaucoup 4. Mes vieux amis meurent et je n'en ai plus de jeunes. »
i. Lettres inédites, dont l'une sans date de mois, en notre possession.
2. Lettres à une autre inconnue, p. 103 [21 mai 1867J
3. Il taisait quelquefois des lectures chez elle, Guizoï écrivait le 26 novembre 1863 à M""-' Lenormant : « J'ai regretté de ne pas assister à la lecture de Mérimée chez M mc de Boigne. Il a toutes les qualités de ses opinions et point leurs défauts. » {Les années de retraites de M. Crtii- ipt. Lettres à M. et M"" Charles Lenormant. — Paris, Hachette, 1902, 16, p. 248). Il s'agit sans doute de la lecture des Apparitions de Tourgucneff qui ont paru dans la Revue des Deux-Monde! du 15 juin 1866.
4. Mérimée allait assez souvent chez elle à Trouville. C'est de ce pays qu'est datée une lettre de M 171 * de Boigne, où il est question de Mérimée, que nous avons trouvée dans les papiers d'Ampère. Il nous semble inté- ressant de la reproduire :
« Trouville/Mer (Calvados). « Vendredi 17 avril.
« En voyant la mer si hostile, Monsieur, j'ai un grand remords de vous avoir épouvanté de l'avenue de M mc de Chastenay; car au fond c'est l'effroi de cette perspective qui vous a fait jeter tête baissée dans les bras de ma belle voisine, très peu accorte en ce moment. Le pauvre M. Mé- rimée que vous auriez dû rencontrer sur la jetée du Havre ne s'est pas montré aussi impassible que vous à son courroux, et nous est arrivé dans un état pitoyable après une traversée de près de deux heures, la plus mauvaise certainement de l'année : aussi a-t-il repris le chemin de Lisieux, et toutes les avenues du monde l'attendraient sur la route qu'il ne se rendrait pas à Cherbourg par nier.
« Voilà un bien beau temps qui se fait pour la traversée de la reine d'Angleterre. Je suppose que l'enthousiasme en profitera : hier ici, après
