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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/430

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|0.| NOTES SUR PROSPER MÉRIMÉE

Il avait bien d'autres soucis.

L'Empereur commençait à changer sa politique inté- rieure et Mérimée ne voyait pas ce changement sans inquiétude, car il désapprouvait la politique libérale. « Conseiller sceptique de l'impératice, dit A. Houssaye, il ne voyait que des nuages, tant il avait de nuées sur le front. ' » A une soirée de la princesse Mathilde, il disait maussadement, voyant danser le prince impérial, qu'un prince ne devrai! apprendre qu'à faire des armes -. Il pré- voyait la fin du régime, et faisait part de ses craintes à ses correspondantes : « Il me semble, écrivait-il à la princesse Julie, qu'on prend le plus mauvais moment pour donner des libertés beaucoup trop étendues, et bien supérieures à celles que ce pays-ci peut supporter. M. Thicrs nous a menacés du danger de tomber au rang de puissance de 3 e ordre, mais je crains que nous ne tombions plus bas encore. 3 » Et deux ans après, à la même : « Il me paraît prouvé que ce pays-ci est indigne de la liberté et qu'il ne peut supporter le despotisme. Je le vois s'en allant à tous les diables. 4 »

le Te Deiun, on a joué dans l'église le God Save the Quecn, cela aurait paru un peu étrange si le Prince Murât n'avait autorisé cette innovation en sa présence.

« Je me suis acquittée de tous vos messages et je suis chargée de ré- ponses fort reconnaissantes. Quant aux deux vieux de la Plage, ils veulent ajouter à mille amitiés, les expressions de leurs regrets de ne vous avoir pas conservé plus longtemps et l'espoir de vous voir au

retour.

« Osmond de Boigne. »

1. A. Houssaye, Les Confessions, V, 209.

2. M., IV, 153.

3. 29 mars 1867, dans Revue de Paris, loc. cit., p. 260.

4. 12 novembre 1869, id., p. 270.