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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/438

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412 NOTES SUR TROSPER MÉRIMÉE

quitté ce pays délicieux où l'on mange des truites et où l'on boit du vin du mont Ida. Je suis arrivé à Paris avec la force d'un lion de quatre ans, et, à peine m'étais-je installé, qu'un rhume affreux m'est tombé sur la nuque ou plutôt sur la gorge. Je tousse, je crache, je tousse, etc. malgré le sirop de térébenthine qui est le remède à la mode et qui guérit tout le monde excepté moi. Vous me direz :' Recipc Patientiae O. S"., mais je dirai toujours que c'est une honte que, dans ce siècle de lumière, on n'ait pas encore inventé un remède qui guérit les rhumes. » »

En 1861, il a des douleurs d'estomac, et on lui or- donne « un remède très agréable, qu'on appelle des perles d'éther. Ce sont de petites pilules de je ne sais quoi, transparentes, et qui renferment de l'éther liquide. On les avale, et une seconde après qu'elles sont dans l'esto- mac, elles se brisent et laissent échapper l'éther. Il en résulte une sensation très drôle et très agréable 2 ».

En août 1862, il va à Bagnères de Bigorre, d'où il écrit que le médecin des eaux, un de ses camarades >, l'a au- sculté, « donné des coups de poing dans le dos et dans la poitrine, et m'a trouvé deux maladies mortelles dont il a entrepris de me guérir, moyennant que je boirai tous les jours 2 verres d'eau chaude qui n'a pas très mauvais goût... En outre, je me baigne à une certaine source dans de l'eau assez chaude, mais très agréable à la peau. Il me semble que cela me fait du bien. J'ai des palpita-

1. Revue de l'Agenais, XXI (1894), 184.

2. A une inconnue, II, 254, [2 avril 1861].

3. « Un de mes plus anciens amis », dit-il dans une autre kttre (à une inconnue, II, 70).