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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/449

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LA SANTE DE MERIMEE 423

Seulement veuillez me dire si la sensation est désa- gréable ? D'après ce que vous me dites je vois que vos crises venaient avec régularité ; les miennes sont tout à fait irrégulières, et, sauf les changements de temps brusques, je n'ai pas encore pu découvrir la cause qui les produisait. Autrefois c'était toujours la nuit. A présent, c'est en général le matin, et après le petit travail de faire ma toilette, je passe une heure à haleter. Quand je suis en mauvaise disposition, la plus petite marche m'est pé- nible; d'autres fois, après avoir marché un kilomètre avec assez de peine, je me sens tout à fait soulagé et je vais comme un chat maigre. Veuillez me donner le nom du médecin que vous avez consulté à Montpellier, et dites- moi combien de bains de cloche il faut prendre et le temps qu'on passe ainsi enfermé.

« J'ai consulté tous les médecins de Paris, pas un ne m'a parlé d'air comprimé. Mon cas tient, je crois, à une trop grande dilatation des lobules du poumon, ce que ces Messieurs appellent je crois emphysème.

« Adieu, mon cher ami. Rappelez-moi au souvenir de votre fils. Je serai bien heureux le jour où je pourrai manger une bouille-abaisse avec vous. Mille remercie- ments et amitiés.

« P r Mérimée.

Aussitôt après avoir reçu la réponse de son ami, Méri- mée écrivait au D r Robin le 5 mars :

« Je suis toujours souffreteux malgré le plus beau temps du monde. Je n'ai pas de crises longues et violentes, mais je suis toujours ou presque toujours oppressé, et je