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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/450

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.|2.| NOTES SUE PROSPF.R MÉRIMÉE

n'ai cœur à rien. Dans cette situation je reçois une lettre d'un de mes amis, homme d'esprit quoique marseillais. Il me dit qu'il a eu le poumon droit emphysème, qu'il ne pouvait respirer et se voyait sur le point de renoncer à son métier (très lucratif) d'avocat à Marseille, lorsqu'on l'a envoyé à Montpellier, où un I> Bertin l'a mis sous une cloche pleine d'air comprimé. On l'y tenait une heure, puis on laissait l'air s'échapper petit à petit afin qu'en sortant de la cloche il se trouvât sous la même pression atmosphérique qu'à l'air libre. Mon Marseillais me jure qu'il a été guéri radicalement au bout de 12 ou 15 stations sous cloche. Deux ans après sa guérison il fut pris d'une fluxion de poitrine et l'asthme revint. Nou- velle entrée sous la cloche et même effet. Qu'en pensez- vous? La question quo modo ne me paraît pas claire, mais que dire contre un fait ? Il dit qu'on est sous cette cloche comme dans sa chambre, et que le seul inconvé- nient qu'on éprouve, c'est un petit bourdonnement dans les oreilles, du même genre que celui qu'on sent sur le haut d'une montagne. Ainsi deux causes contraires pro- duiraient le même effet. On entre sous cloche de deux jours l'un. Il y a, dit mon ami, une cloche à Lyon, et on va en installer une à Paris. Voyez-vous quelque inconvé- nient à essayer de la chose? Je pense qu'à la fin du mois je serai obligé de retourner à Paris, mais si vous approu- vez j'aurais quelque envie d'aller au mois de juin essayer de la cloche de Montpellier.

« Boeswihvald m'avait fait espérer sa venue. Du Som- merard aussi. Je suis en peine de lui. Sa femme nous écrit qu'il est très souffrant et qu'on lui fait une opération. En avez-vous des nouvelles?».