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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/452

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42é NOTES SUR PROSPER MÉRIMÉE

Le 20 mars, à une de ses correspondantes ', il assure qu'il ne vit plus que de « /</ i/w d'une huître. » 11 écrit le 6 avril au D r Robin :

« ...Je suis toujours assez souffrant et découragé. On me faisait une peinture si vilaine du temps qu'il faisait à Lyon et même à Montpellier, que le D r Maure m'a con- seillé de ne pas bouger d'ici. Du Sommerard vient d'arri- ver et je resterai encore ici quelques jours 2 . Puis je me déciderai soit à retourner à Paris directement pour faire mon métier au Luxembourg, où l'on me dit qu'on pré- pare des bêtises, ou bien j'irai à Montpellier essayer de l'air comprimé. Depuis trois mois, je souffre le matin et le soir, et l'opération de m'habiller et de me déshabiller paraît avoir une grande influence sur ma respiration. Je suis quelquefois obligé de fumer du stramonium et de me reposer un quart d'heure avant de pouvoir passer mes culottes. Je crois que les plus légères atteintes du froid me donnent des spasmes.

« Du Sommerard m'a expliqué ce que je n'avais pas compris dans votre lettre. Le parti clérical est fou et enragé. Il est fort puissant au Luxembourg, mais heureu- sement ses prétentions sont trop extravagantes pour qu'elles soient acceptées...

« Si je ne vais pas à Paris ce mois-ci, je compte après la session aller faire un voyage à Montpellier ou bien à Lyon, si vous croyez qu'il y ait vraiment quelque chance de guérison. Lyon me déplaît. Il paraît en outre que l'établissement des bains est à 3 kilomètres de la ville, et qu'on n'y arrive que par un escalier si haut, qu'il y a

1. Lettre à la princesse Julie, du 20 mars 1868, loc. cit., p. 262.

2. Lettres à une autre inconnue, p. 149 [17 avril 1868].