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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/497

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LA BIBLIOTHEQUE DE PROSPER MÉRIMÉ1 [J\

pédie dont lord Brougham a été un des grands faiseurs.

On v a vulgarisé une grande quantité de connaissances utiles. Je sais que vous autres savants vous croyez perdre votre temps lorsque vous instruisez le vulgaire, mais remarquez que la vie est courte et combien de choses il y a dont l'étude exige une disposition toute spéciale ! Résumer les faits acquis à la science et les donner aux pauvres ignorants, avec une signature comme la vôtre, qui garantit la vérité, ce serait je crois rendre un véri- table service à l'humanité ! Si j'étais à Paris je voudrais vous faire un résumé de vos 2 articles tels que je les com- prends. Vous y feriez les corrections nécessaires. Vous y mettriez une tête et une queue et le tour serait fait. Vous vous moquez beaucoup des métaphysiciens et vous n'avez pas tort, mais où diable voulez-vous qu'ils s'instruisent? Mgr Dupanloup dit à M. Veuillot qu'il ne sait pas la théologie, ce qui doit être vrai, mais cependant la théo- logie peut s'apprendre parce qu'il y a des livres et un enseignement. Tandis que pour savoir quelque chose de vos mystères physiologiques, il faut disséquer un nombre infini de cadavres, suivre beaucoup de professeurs, lire avec critique quantité de mémoires. Pourquoi ne pas avoir la charité de mettre dans quelques pages les vérités prouvées? Par exemple lorsque M. Gimbert m'a expliqué ce que c'est que la segmentation, j'ai éprouvé quelque chose de ce que Christophe Colomba dû sentir en décou- vrant l'Amérique.

« Je suis toujours bien patraque. Je dors mal. J'ai peu de goût pour manger, et je n'ai pas plus de force qu'un poulet. De temps à autre, surtout le matin j'ai des étouf- femens très pénibles. Je suis très souvent météorisé. Je