Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t2.djvu/118

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DE Cil AM FORT. lO

gence; et le peu qui lui en reste, il le garde pour lui.

— M.... disait que le désavantage d’être au-des- sous des princes est richement compensé par l’avantage d’en être loin.

— On proposait à un célibataire de se marier. Il répondit par de la plaisanterie; et comme il y avait mis beaucoup d’esprit, on lui dit: « Votre femme ne s’ennuierait pas. ce Sur quoi il répon- dit : « Si elle était jolie, sûrement elle s’amuserait tout comme une autre. «

— On accusait M d’être misantrope. « Moi,

dit-il, je ne le suis pas; mais j’ai bien pensé l’être, et j’ai vraiment bien fait d’y mettre ordre. — Qu’a- vez-vous fait pour l’empêcher ? Je me suis fait solitaire. »

— Il est temps, disait M, que la philoso- phe ait aussi son index, comme l’inquisition de Rome et de Madrid. Il faut qu’elle fasse une liste des livres qu’elle proscrit, et cette proscription sera plus considérable que celle de sa rivale. Dans les livres même qu’elle approuve en général, combien d’idées particulières ne condamnerait- elle pas comme contraires à la morale, et même au bon sens ! »

— » Ce jour-là je fus très-aimable, point brutal, me disait M. S..., qui était en effet l’un et l’autre.»

— M...., qui venait de publier un ouvrage qui avait beaucoup réussi, était sollicité d’en publier un second, dont ses amis faisaient grand cas.