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Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t2.djvu/133

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12-2 or, LIVRES

plie point. Homo ùiterior totus nervus, dit Van- helinont. »

— « J’ai connu, me disait M. de L, âgé de

quatre-vingt-onze ans, des hommes qui avaient un caractère grand, mais sans pureté ; d’autres (jui avaient ini caractère pur, mais sans gran- deur. »

— ■ M. de Condorcet avait reçu un bienfait de M, d’Anville; celui-ci avait recommandé le secret. Il fut gardé. Plusieurs années après, il se brouil- lèrent ; alors M. de Condorcet révéla le secret du bienfait qu’il avait reçu. M. Talleyrand, leur ami commun, instruit, demanda à M. de Condorcet la raison de cette apparente bizarrerie. Celui-ci ré- pondit : « J’ai tu son bienfait tant que je l’ai aimé. Je parle, parce que je ne l’aime plus. C’était alors son secret ; à présent, c’est le mien. »

— M disait du prince deBeauveau, grand

puriste : « Quand je le rencontre dans ses prome- nades du matin, et que je passe dans l’ombre de son cheval ( il se promène souvent à cheval pour sa santé ), j’ai remarqué que je ne fais pas une faute de français de toute la journée. »

— N disait, qu’il s’étonnait toujours de ces

festins meurtriers qu’on se donne dans le monde. « Cela se concevrait entre parens qui héritent les uns des autres ; mais entre amis qui n’héritent pas, quel peut en être l’objet ? »

— On engageait M. de.... à quitter une place, dont le titre seul faisait sa sûreté contre des