Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t2.djvu/327

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w France, et que leurs vœux brutaux invoquaient » la destruction de l’assemblée nationale : dites-lui » que, dans son palais même, les courtisans ont

I » mêlé leurs danses au son de cette musique bar- » bare, et qu’elle fut l’avant-scène de la Saint- » Bartliélemi. »

Telle était à Versailles la perplexité de l’assem- blée nationale; et cette horrible situation, connue à Paris, ajoutait aux terreurs et aux mouvemens d’indignation qui agitaient la capitale. Cette nuit présenta le même spectacle qu’a\ait offert la nuit précédente; pavés arrachés des rues et trans- portés au haut des maisons ; fossés profonds ; larges tranchées ouvertes en divers lieux menacés ; canons conduits par le peuple en différens postes, aux barrières, et particulièrement à celle de Saint-Denis ; enfin tout l’ensemble d’un tableau dont nous avons déjà rassemblé les principaux traits. Il suffit d’ajouter que chaque instant ac- croissait les moyens de défense. Les bataillons, les compagnies §e multipliaient. La permission d’en former de nouvelles se donnait à qui venait

-en demander; et quelques bourgeois y réussirent? sans montrer d’autre autorisation que la signature d’un électeur ou d’un membre du comité. Un par- ticulier s’était, dès le soir même, fait nommer gouverneur de la Bastille; et, sur un ordre de M. de la Salle, alors commandant de la garde pa- risienne, il s’y était rendu à la tête de cent bour- geois armés, qui se joignirent à cent cinquante gar-