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f’rir un modèle à toutes celles du royaume. IVIais comme une bonne organisation municipale ne pouvait être l’ouvrage d’un jour, il proposait l’é- tablissement provisoire d’un conseil de la com- mune ; et cet avis fat adopté. Les électeurs re- noncèrent à leurs fonctions et ne devinrent que les adjiidans officieux des nouveaux représentans du peuple de Paris légalement élus. Dès -lors, tout tondit à l’oidre. Le maire et le comman- dant de la milice parisienne sollicitèrent une nouvelle élection plus régulière. Les pouvoirs civils et militaires furent distincts et séparés. Plusieurs abus furent réformés en peu de jours ; et Paris fut plus agité par les nouvelles des désor- dres commis dans ses environs, que par ceux qui se commettaient dans son sein. La s;arde nationale se formait, se disciplinait ; toute la jeunesse ac- courait à ses exercices ; et, comme si déjà la gé- nération naissante eut senti que la liberté ne se maintenait que par les armes, les exercices mili- taires se multipliaient par-tout, devenaient l’oc- cupation d’un grand nombre de citoyens, et se reproduisaient dans les jeux de l’enfance. Ces jeux embellissaient les jardins et les lieux publics, et faisaient succéder des tableaux plus rians aux scènes turbulentes qui venaient d’affliger les yeux et l’imagination. Les églises retentissaient d’actions de grâces sur la prise de la Bastille. Des proces- sions de jeunes filles, souvent agréables, bien vêtues et ornées d’un extérieur modeste, allant à