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4iO OEUVRES

connut ieiulalaiîe, véritable origine des préten- tions que la cour de Rome eut dans la suite sur le royaume des deux Siciles.

Le pape protégeait les Normands pour contenir l’empereur; et les Normands, protégés par le pape, augmentaient leur puissance en sanctifiant leurs conquêtes. Ce fut, en effet, sous l’étendard du pontife, que Robert et le comte Eoger chassèrent les Sarrasins d’Italie et s’emparèrent de la Sicile : brillante destinée de deux frères dont l’un ( Robert) se préparait, en mourant, à la conquête de l’em- pire d’Orient, et l’autre (Roger, comte de Sicile) obtint du pape Urbain ii, cette fameuse bulle de légation, par laquelle il se fit créer légat né du saint-siège en Sicile, lui et ses successeurs.

Cependant, au milieu de tant de révolutions, parmi tant de peuples accoutumés au joug, qui se soulageaient en changeant d’oppresseurs, les Napolitains s’étaient maintenus libres : ni l’établis- sement fortuné des Normands, ni le siècle bril- lant de leius conquêtes, qui venait de ravir presque toute l’Italie à la faiblesse des empereurs et la Si- cile aux armes des Sarrasins, n’avaient pu changer l’état heureux et primitif de son ancien gouver- nement. Naples, renfermée dans son patrimoine républicain, sous l’administration constante de ses ducs électifs, conservait encore ses pri> iîéges et son indépendance.

Ce ne fut que vers l’an iiSg, à la moit do Sergio vni, le dernier de ses ducs, que cette ville