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DE CHAMFORT. 255

L'intrigue de madame de Lichtenstein fut se- crète, celle de madame de Badiani publique. C'était la maîtresse du prince Eugène. Il prit de l'humeur ; mais il était vieux ; et, malgré sa haine pour la cour de France, presque Français, 11 pardonna. Richelieu avait mis ainsi sur la même ligne à peu près Eugène et Villars. Les vain- queurs, les vaincus, Français, étrangers, amis, ennemis, Voltaire comme les autres ,tout subit le sort commun : Madame du Cliâtelet se repro- cha toujours cette faiblesse, du moins à ce qu'elle prétend. Il paraît que Voltaire prit très-mal la chose, et presqu'en bourgeois; c'est beaucoup dire : au moins est-il vrai qu'il n'y mit pas une grâce parfaite. ' ■ ^ •

Tandis que l'ambassadeur, aidé de ces dames, menait à bien sa néoociation, M. le duc de Bour- bon fut renvoyé du ministère. Richelieu en fut plus affligé que surpris. Il s'était, comme on dit, tenu en mesiu-e avec l'évéque de Fréjus ; et, par un heureux hasard , il se trouva en position de servir utilement le nouveau ministre. Le suffrage de l'Empereur était nécessaire au précepteur du roi de France, qui sollicitait le chapeau de car- dinal. Cette partie de la négociation devint bien- tôt , comme de raison , la plus importante : elle réussit ; le cordon bleu en fut la récompense. Il en eut désiré quelqu'autre plus solide, « connaissant, » dit-il , des choses beaucoup meilleures que le cor-

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