Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/276

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

2 7 "2 oimviiFS

Mahoii fut pris : le roi , dans le fond , en fut fort aise ; madame de Pompadour se consola , fit du conquérant son héros , l'appela son cher IMinor- quin , composa des chansons pour lui^ les lui chanta; il les trouva charmantes : et tout se passa le mieux du monde.

Tous ces détails sont attestés par les lettres de la duchesse de Lauraguais , long-temps amie , et alors maîtresse du duc de Richelieu ( les soixante ans n'y faisaient rien ). Elle était sœur de madame de Châteauroux , et terminait ce récit par ces mots : « ]Ma sœur avait raison de dire quelquefois » qu'on serait tenté de voir tout comme im songe^ » puisqu'il est impossible de remédier au mal » avec un maître qui se plaît à n'être rien. »

Des désastres , des scandales , des ridicules , forment , comme on sait , l'histoire des campagnes suivantes. JMadame de PomjDadonr , malgré ses chansons pour î\ï. de Richelieu , paraissait ne pas lui destiner de commandement ; mais le duc , exerçant sa fonction de premier gentilhomme de la chandjre , au commencement de l'année mar- quée par le crime de Damiens , se trouva , par sa place , le garde-malade , et en quelque sot te le consolateur de son maître. 11 sut, des premiers, que la blessure du roi n'était pas dangereuse ; et sa sagacité , qui avait pressenti à IMetz la cliute de madame de Châteanroux, immolée à l'intrigue des prêtres et des ministres , lui ht deviner que madame de Pompadour sortirait victorieuse d'une

�� �