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��prit et l'expérience de M. de Richelieu ; l'exem- ple de l'abandon où étaient tombés les maré- chaux de Saxe et de I.owendal, devait l'avoir ins- truit suffisamment. Il aurait dû être plus accou- tumé à ce spectacle, moins surpris, plus fait à la fatigue.

Une anecdote particulière achève de montrer l'accord et l'harmonie qui régnaient dans le con- seil. M. de Richelieu était déjà parti pour Stras- boiu'g, que M. de Belle-Isle, ministre de la guerre, ignorait encore la nouvelle du commandement donné à M. de Richelieu. Il traita d'imbécile ce- lui qui la hii apportait.

On connaît aujourd'hui tous les détails de cette campagne brillante et inutile, terminée par la ca- pitulation de Closter-Seven. Il paraît certain que la conduite militaire de M. de Richelieu ne mérite que des éloges. Il paraît que l'infraction faite par les ennemis à ce traité provisoire, ne doit être imputée qu'aux délais coupables des ministres français, qui en différèrent à dessein la ratifica- tion. M. de Richelieu, toujours actif et vigilant pour son compte, s'occupait même de M. de Sou- bise. Il lui faisait passer de très-bons conseils, et l'avertissait de prendre garde à lui. M. de Sou- bise n'y prit point garde : c'était le roi de Prusse qui s'ét.'iit chargé de ce soin. Il l'avait dit formelle- ment : « Quant au petit Soubisc, j'(m fais mon af- ï) faire. » Il tint parole, et la bataille de Rosbac acheva d'annuUcr la convention de Closter-Seven,

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