Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t5.djvu/17

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DE CHAlVirORT. l3

Quelle majesté dans cette diction! quelle suite d'images siibl-mes'. et combien tout le m.orceau est imprégné de cette terreur profonde que devait éprouver Esther , lorsqu'elle est tombée entre les bras de ses femmes ! Nous avons été frappés de sa fra\enr; mais lorsqu'elle parle, cette frayeur nous pénètie nous-mêmes. Ptemarquous aussi combien il est hardi de dire un front irrité ; et comme ces belles figures de la foudre cjui envi- ronne le trône , et des éc'airs qui partaient des yeux , amènent parfaitement cette comparaison qui termine ce beau morceau :

Ainsi du dieu vivant la colère étincelle...

Si quelque chose pe ut être mis à côté de cette belle scène , c'est le livre même (^ Esther dans la Bible. D'un côté, on voit toute la pompe et tout l'éclat dont la poésie est susceptible ; de l'autre , cette simplicité sublime, qui étonne et qui pénètre si vivement. Voyez comme Assuérus est dépeint siu' son trône :

« Ingressa igitur cuncta per orJinem ostia stctit contra regem, ubi ille residebat super solium regni sui , indutus vestibus regiis, auroque fulgens et pretiosis lapidibus, erat- que lerribilis aspectu. Cumque elevasset faciein, et ardenti- biis oculis furorem pectoris indica^set , regina corruit , et in pallorem colore iniitalo, lasîum super aucilluiam rccli- navit caput. »

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