Pendant la guerre d’Amérique, un Écossais disait à un Français, en lui montrant quelques prisonniers Américains : vous vous êtes battus pour votre maître, moi pour le mien ; mais ces gens-ci, pour qui se battent-ils ? Ce trait vaut bien celui du Roi de Pégu, qui pensa mourir de rire, en apprenant que les Vénitiens n’avaient pas de Rois.
Un Vieillard, me trouvant trop sensible à je ne sais quelle injustice, me dit : mon cher enfant, il faut apprendre de la vie à souffrir la vie.
L’Abbé de la Galaizière était fort lié avec M. Orry, avant qu’il fût Contrôleur-Général. Quand il fut nommé à cette place, son portier, devenu Suisse, semblait ne pas le reconnaître. Mon ami, lui dit l’Abbé de la Galaizière, vous êtes insolent beaucoup trop tôt : votre maître ne l’est pas encore.
Une femme de 90 ans disait à M. de Fontenelle, âgé de 95 : la mort nous a oubliés. Chut, lui répondit M. de Fontenelle, en mettant le doigt sur sa bouche.
M. de Vendôme disait de Made. de Nemours, qui avait un long nez courbé, sur des lèvres vermeilles : elle a l’air d’un Perroquet, qui mange une cerise.