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CHAPITRE IX.


Retour du Sault a Tadouſſac, auec la confrontation du rapport de pluſieurs ſauuages touchant la longueur & le commencement de la grande riuiere de Canadas, du nombre des ſaults & lacs qu’elle trauerſe.



NOus partiſmes dudict ſault, le Vendredy, quatrieſme iour de Iuin[1], & reuinſmes cedict iour à la riuiere des Irocois. Le Dimanche, ſixieſme iour de Iuin, nous en partiſmes & vinſmes mouiller l’ancre au lac. Le Lundy enſuyuant, nous fuſmes mouiller l’ancre au Trois Riuieres. Cedict iour nous feiſmes quelques quatre lieuës par delà leſdictes Trois Riuieres. Le Mardy enſuyuant, nous vinſmes à Quebec, & le lendemain, nous fuſmes au bout de l’iſle d’Orleans, où les ſauuages vindrent à nous, qui eſtoient cabannez à la grande terre du Nort. Nous interrogeaſmes deux ou trois Algoumequins, pour ſçauoir s’ils ſe conformeroient auec ceux que nous auions interrogez touchant la fin & le commencement de ladicte riuiere de Canadas.

Ils dirent comme ils l’ont figuré, que, paſſé le ſault que nous auions veu, enuiron deux ou trois lieuës, il y a vne riuiere en leur demeure, qui eſt en la bande du Nort, continuant le chemin dans ladicte grande riuiere, ils paſſent vn ſault, où ils portent leurs canots, & viennent à paſſer cinq autres ſaults, leſquels peuuent contenir du premier au dernier quelques neuf ou dix lieuës ; & que leſdicts ſaults ne ſont

  1. Dans cette phrase et la suivante, l’édition originale met, par inadvertance, le mois de juin au lieu de juillet.