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Page:Champollion - L'Egypte sous les Pharaons tome premier, 1811.djvu/42

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circonstance locale. Nous avons déjà dit que les Grecs cherchèrent à retrouver leurs dieux dans le culte religieux des Égyptiens, et que leurs préventions et leur orgueil national leur persuadèrent qu’ils les y avaient trouvés : ils n’avaient aucune notion de la langue égyptienne ; les noms des villes de l’Égypte leur paraissant barbares, extraordinaires et trop durs pour leurs oreilles habituées aux sons euphoniques d’une langue mélodieuse, ils voulurent donner à ces villes des noms plus conformes à leur idiome et à leurs idées ; et recherchant avec soin quelle était la principale divinité qu’adorait chaque ville de l’Égypte, ils donnèrent à chacune de ces villes le nom de la divinité grecque qu’ils croyaient correspondre à celui du dieu égyptien dont le culte y était établi. Il en résulta ce fait bien remarquable, que deux villes qui, parmi les Grecs, portaient un nom semblable, en avaient un bien différent chez les Égyptiens. Ainsi Ηρμησπολισ‌τ de la basse Égypte était connu, parmi les naturels, sous le nom de Ⲡⲧⲓⲙⲉⲛϩⲱⲣ, Ptimenhôr ; et Ϣⲙⲟⲩⲛ, Schmoun, était celui de la grande Ηρμησπολισ‌τ de l’Heptanomide. Les trois Αφδοδιθησ‌τπολισ‌τ des Grecs furent dans le même cas. Celle du delta s’appelait Ⲁⲑⲱⲣⲃⲁⲕⲓ, Athor-Baki, celle de l’Heptanomide Ⲧⲡⲏϩ, Tpih, et la troisième, située dans la Thébaïde, était appelée Asphoun. Sans multiplier les preuves de