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Page:Champollion - L'Egypte sous les Pharaons tome premier, 1811.djvu/44

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voit par les noms de Ϫⲉⲙⲛⲟⲩϯ, Sjemnouti (où l’on doit remarquer le , m, changé en b par les Grecs), et de Ϫⲁⲛⲓ, Sjani, orthographiés par les Grecs Σεβεννυτοσ‌τ et Τανισ‌τ.

Quelques autres lettres, particulières à l’alphabet égyptien, n’ont pu être exprimées par les Grecs ; tel est le ϣ, Schei, Ch français, auquel ils ont substitué leur χ, Chi[1], comme dans Ϣⲙⲓⲛ, Schmin, qu’ils ont écrit Χεμμισ‌τ. Nous citerons encore un passage de Plutarque qui, dans son Traité d’Isis et d’Osiris, nous fournit un second exemple du χ grec, mis à la place du ϣⲉⲓ, Schei des Égyptiens. « Les Grecs, dit cet auteur, consacrent le lierre à Dionysos[2] ; cette plante s’appelle dans la langue des Égyptiens Χηνοσειρισ‌τ, ce qui, selon eux, signifie Plante d’Osiris. » On reconnaît en effet dans le mot grec orthographié Χηνοσειρισ‌τ, le mot égyptien Ϣϣⲏⲛ, Schên, plante[3], qui, réuni au nom d’Osiris, Ⲟⲩⲥⲓⲣⲓ, donnait Ϣϣⲏⲛⲟⲩⲥⲓⲣⲓ, Schénousiri, ou

  1. Les Grecs modernes prononcent le χ comme le ch allemand dans les mots achtung, respect ; stoechen, piquer, percer : s’il en était ainsi chez les anciens Grecs, la différence entre le nom grec et le nom égyptien ne serait pas très-grande.
  2. Bacchus des Latins.
  3. Ce mot se trouve employé avec cette signification dans la version copte de la Genèse, XXII, 15, et ailleurs.