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Page:Champollion - L'Egypte sous les Pharaons tome premier, 1811.djvu/51

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armagenés, Ⲁⲣⲏⲉ ϯϣⲉⲣⲓ Ⲧⲏⲉⲕⲛⲱ ϥⲏⲓ… ⲙⲁⲣⲥⲏⲛⲉⲥ[1]. On voit que le mot grec Διογενο‌υσ‌τ est rendu en égyptien par Ⲧⲏⲉⲕⲛⲱ, et que le Δ des Grecs a été remplacé par le égyptien[2].

En faisant cette remarque, on ne trouvera point de différence notable entre la Τεντυρα des Grecs et la

  1. Lignes 3 et 4. On trouve dans cette phrase le mot égyptien ϯϣⲉⲣⲓ, Tischéri, exprimé dans l’inscription par une abréviation qui est constamment employée toutes les fois qu’il faut se servir du mot fille (Akerblad, page 24). Trois lettres égyptiennes ayant la valeur de fai terminent la troisième ligne de l’inscription. Ces lettres étaient le commencement du mot égyptien qui traduisait le mot grec Κανηφορου, Canéphore (porte-corbeille). Fai est en effet le verbe égyptien Ϥⲁⲓ, Fai, porter (portare, ferre, tollere, Lacroze). Une fracture de la pierre a fait disparaître le commencement de la quatrième ligne. Le mot qui exprimait corbeille n’existe plus ; la quatrième ligne commence par les lettres ⲏⲛⲉⲥ, qui sont le reste du mot Ⲁⲣⲥⲏⲛⲉⲥ que nous avons restitué par ⲙⲁⲣⲥⲏⲛⲉⲥ, conformément à l’orthographe de ce mot, qui se trouve encore lignes 2, 4, 6, etc., et que nous avons fait précéder de (am), qui indique le génitif.
  2. Nous remarquerons encore que dans le mot Ⲧⲏⲉⲕⲛⲱ, comme nous le lisons (M. Akerblad lit Ⲧⲓⲟⲕⲛⲉ), l’epsilon du mot grec Διογενο‌υσ‌τ est supprimé dans le mot égyptien. Il en est de même dans le nom grec Βερενιχησ‌τ qui, dans le texte égyptien, est écrit Ⲃⲣⲛⲏⲕⲉⲥ, brnikès, où les deux epsilon sont aussi supprimés.