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ESCLAVE AMOUREUSE

Et je fessai Lucette.

Je la fessai avec douceur et violence à la fois, heureux de la souffrance cuisante que je lui procurais et de l’humiliation que je lui imposais.

Son corps se tordait sous les coups, et plus elle se débattait, plus j’étais ardent à la fustiger.

Ah ! Lucette, vous ne saviez donc point que la volupté est faite de douleur, et que les supplices sont les adjuvants du Plaisir.

Qui aime bien, châtie bien.

À cet instant-là, sais-je seulement si j’aime Lucette. Je ne cherche pas à approfondir mes sentiments pour elle, je constate seulement que les sensations ressenties par moi sont délicieuses.

L’homme qui bat les femmes est poussé par l’orgueil ou par la luxure, et ce n’est pas toujours la brutalité qui le fait agir.

Sa force lui dicte ses actes et lorsque dans le décor magnifique de la nature resplendissante, il se trouve, seul, près d’une femme ou d’une enfant dont la chair est jeune et belle, il ne résiste pas à la tentation de l’asservir à son rut et à sa puissance.

Vainqueur, d’avance, des résistances qu’on lui opposera, il dirige les joies, à son gré.

Lucette était évanouie, et las de frapper, apaisé, satisfait, je l’aidai à se ranimer.