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DE LA NOUVELLE-FRANCE

tout le temps de sa première intendance. La plupart des décisions et arrêts importants rendus par le Conseil durant cette période le furent lui présent, avec sa participation, et le plus souvent, sans aucun doute, sous son inspiration et suivant ses avis. Une étude de ces arrêts n’est donc pas ici un hors-d’œuvre, et nous invitons nos lecteurs à nous suivre dans une excursion rapide à travers les plumitifs du Conseil Souverain.

Un des premiers soucis de ce corps après sa réorganisation fut la question des monnaies. En 1662, le conseil de cette époque, établi par M. d’Avaugour, avait ordonné que les sous « marqués » auraient cours en ce pays sur le pied de vingt-quatre deniers chacun. On appelait sous « marqués » ou « tapés » les sous parisis[1]. En France, la différence entre le cours parisis et le cours tournois était que ce dernier valait un quart de moins que l’autre[2]. Le sou parisis valait quinze deniers et

  1. — « On appelle des pièces tapées, des sols marqués d’une fleur de lis au milieu ; ce qui augmentait leur valeur du Parisis, As lilio notatus. » (Dictionnaire de Trévoux, 1771). — On lit dans une vieille chanson populaire :

    Veux-tu racc’moder mon soulier ?
    Dansons ma bergère, oh ! gai.
    Je te donnerai un sou marqué.

  2. — « Tournois est aujourd’hui une désignation d’une somme de compte, qui est opposée à parisis. La monnaie parisis était plus forte d’un quart que la monnaie tournois. On s’est servi en France dans les comptes et dans les contrats de ces deux sortes de monnaie, jusque sous le règne de Louis XIV, où la monnaie parisis a été abolie ; on ne se sert plus que de la monnaie tournois. Cette différence vient de celle qui était autrefois entre la monnaie de Tours et de Paris. » (Furetière,