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JEAN TALON, INTENDANT

culiers. Ceci dit tout en admettant que, dans certains cas, au début de la colonie, cette intervention de l’autorité publique pouvait avoir ses avantages et sa raison d’être.

Au mois de juin 1667 le Conseil régla la question des moutures. Les propriétaires de moulins à farine avaient représenté que la construction, la réparation et l’entretien des moulins en ce pays coûtaient deux ou trois fois plus cher qu’en France et qu’ils auraient droit conséquemment à un mouturage proportionnel. Cependant ils se bornaient à demander que la coutume du royaume fût ici suivie. Le Conseil décida que le mouturage serait fixé à la quatorzième portion.

La voirie appelait aussi l’attention du Conseil. Le 6 juin plusieurs habitants de la côte Sainte-Geneviève et de la route Saint-Michel présentaient une requête relative à la réparation des chemins conduisant de leurs habitations à la ville. Ils demandaient que chaque propriétaire laissât dix-huit pieds pour la largeur du chemin et fût tenu de le clore des deux côtés « pour empêcher le dégât du bétail. » Le conseiller Damours et le procureur général Bourdon furent chargés de faire une inspection du terrain afin « d’aviser des lieux par lesquels il est plus expédient de faire passer le dit chemin de la largeur qu’il doit avoir. » Sur le rapport du sieur Damours le Conseil arrêta le tracé de cette voie publique jusqu’aux endroits plus haut désignés[1], et il

  1. — Voici quel était ce tracé : « Par la rue Sainte-Anne entre l’enclos des pères Jésuites et celui des religieuses ursulines, pour descendre par un chemin de charroi distant de quinze perches ou environ du coin de l’enclos des dits pères, et suivre un petit coteau qui demeure sur la gauche, passera dans la cour de la maison ci-devant appartenant à défunt Abraham Martin, et sera continué droit par sur les terres du